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JEAN-CLAUDE MULLER
ÉGLISE DE LA PRIARIE
MONTBELIARD 

Publié avec l'aimable autorisation des
Editions mennonites
Art. paru dans :
Christ Seul No 1049 déc. 2014
 

Lors des cultes, les jeunes et les vieux se réjouissent-ils ensemble ou les uns après les autres ?
Où l’on reconnaît la finesse de notre chroniqueur.

A l’issue d’un culte dominical dans mon assemblée où, à une louange menée « tambour-battant » (dans tous les sens du terme, vu que mes tympans en furent momentanément gâtés) succéda la voix apaisante d’une frêle oratrice aux gestes et aux propos mesurés, une certaine perplexité (une de plus) m’assaillit. Dieu pouvait-il se manifester également dans chacune de ces deux productions apparemment si éloignées l’une de l’autre ? 
La Bible m’apporta la réponse : c’est accompagnée d’un puissant son de trompe et autres démonstrations spectaculaires que la présence de Dieu fut révélée au peuple et à Moïse ; par contre, à élie, c’est le murmure d’un vent tranquille qui symbolisa la spiritualité du Seigneur de l’univers et l’intimité de son entretien avec le prophète.

Culte à deux visages

Finalement, ce culte aux deux visages était plus équilibré qu’on n’aurait pu le percevoir à première vue : d’un côté, il satisfaisait pleinement les fans de la modernité et de la technologie - surtout les jeunes générations à la fougue ardente et généreuse et, de l’autre, les têtes plutôt chenues appréciant le calme et l’ordre de la continuité. Oui, mais dans ces conditions, que penser de ce « Jeunes et vieux se réjouiront ensemble » si souvent chanté et vanté dans nos communautés ?

Entre effarement et extase

Lors de la première partie de ce moment particulier, les mouvements orchestrés de la foule m’avaient permis, sans trop me faire repérer, une inspection discrète mais générale de mon environnement proche ; j’avais pu lire sur certains visages un effarement non dissimulé et sur d’autres une extase manifeste ; certainement ce jour-là, si tous se réjouirent, ce fut les uns puis les autres, mais pas ensemble...
Faisant part de mes observations tout en demandant leur avis à d’éminents spécialistes, il me fut  répondu que, comme partout ailleurs, le monde évangélique était entré dans la post-modernité où la société du spectacle - qu’on le veuille ou non - exerçait son influence. Il est alors de bon ton d’y privilégier l’émotion et, lors des rencontres, d’en favoriser l’apparition, gage de la présence de l’Esprit. Cependant en cela, et à la manière dont se termine immanquablement une des rubriques de notre journal, je conclurai : « C’est juste un avis ! »

 

CHANTER EN ET HORS ÉGLISE