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PHILIPPE GONZALEZ
ÉGLISE DE SAINT-GENIS,  
PRÉDICATEUR

Publié dans le cadre de notre collaboration avec les
Editions mennonites
Art. paru dans :
Christ Seul No 1062 fév. 2016 et Perspective No 2-2016
 

Les paroles d’un chant venu de Nouvelle-Zélande évoquent avec poésie tous les petits riens de la vie, pourtant si précieux. Sans omettre la souffrance. Elan vers Dieu.

 
Cet été, j’ai eu la chance de pouvoir participer au Rassemblement de la Conférence mennonite mondiale qui s’est tenu en Pennsylvanie. En arrivant sur place, j’ai reçu l’habituel sac du participant. Il contenait nombre de documents pour guider le pèlerin. Parmi ceux-ci, il y en avait un que je me réjouissais de découvrir : le recueil de chant préparé pour l’occasion.
 
Recueil international de chant
 
Ce petit recueil à spirales ne paie pas de mine. Pourtant, il condense à lui seul l’esprit du rassemblement. En premier lieu, il réunit une multitude de chants provenant de différentes langues, cultures et continents. Ensuite, il nous a permis de célébrer Dieu en compagnie de frères et sœurs venant de tous les horizons. Et, lorsque nous sommes repartis vers nos pays, nous avons emporté avec nous ce recueil – trace des moments forts vécus avec l’Église mondiale – pour le partager au sein de nos Églises locales.
 
Un chant m’a particulièrement touché lors de ces célébrations, au point que je l’ai traduit durant mon voyage de retour. Il s’intitule « Rien ne se perd dans le souffle de Dieu » [Nothing is lost on the breath of God]. J’ai été subjugué par la mélodie simple, et paisible. Surtout, j’ai été ému par la beauté de ses paroles qui expriment de façon accessible et poétique l’espérance de la résurrection.
 
Petits riens ou tragique
 
Ce chant parle de l’importance des choses simples de l’existence : « Nulle plume trop légère, aucun cheveu trop fin, nulle fleur éphémère dans sa gloire », car « rien ne se perd dans le souffle de Dieu, rien ne se perd pour toujours ». Ces petits riens, ce peuvent être les rires aux éclats d’un bébé, un repas de famille baigné dans la lumière de l’automne, une rencontre qui me bouleverse avec un étranger que je ne croiserai plus jamais. « Nulle goutte d’océan [ou] poussière dans l’air » n’est trop humble pour être dans « l’histoire de Dieu », dit le chant.
 
Mais la vie n’est pas faite que de beauté. Elle est aussi traversée par le tragique, la possibilité de se perdre ou de perdre un être cher. Colin Gibson, un compositeur presbytérien néo-zélandais, composa ce chant dans de telles circonstances : l’une de ses collaboratrices venait de perdre son fils de 19 ans, atteint de mucoviscidose. La seconde strophe prend alors un sens particulier : « aucun être trop humble, nul enfant trop petit pour que Dieu ne le cherche et le trouve », même dans la mort.
 
Oui, Dieu est ce « souffle d’amour qui demeure à jamais, gardant le monde pour toujours ». Et le chant termine en confessant l’espérance chrétienne : « tout est sauvé dans Sa pleine bonté ».

 

 
Pour aller plus loin :
  •  partition 
  •  vidéo de la présentation du chant (trad. en français par Philippe Gonzalez)
  •  vidéo du chant interprété lors de la Conférence mennonite mondiale Pennsylvanie  (Sa 25 juillet 2015)
  •  accompagnement (piano : Maryline Gerber Brito)

CHANTER EN ET HORS ÉGLISE